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Développement du pouvoir d’agir et pas proximal. Vidéo de Yann Le Bossé.

Le « pas proximal ».

Yann Le Bossé s’exprime sur le Développement du Pouvoir d’Agir (DPA) et sur le pas proximal.

Le risque d’échouer.

C’est le premier pas qui est compliqué parce que on va tenter d’esquiver le risque d’un échec. Et l’on disait tout à l’heure, en parlant de la croyance, de la conviction qu’on prenait le risque de l’expérience.

Et le risque, c’est le risque d’échouer.

Simuler le changement pertinent, ici et maintenant.

Ce qui fait que l’accompagnement qu’on propose va d’abord porter sur la capacité à simuler très précisément le changement pertinent à rechercher ici maintenant, ce qui est important pour la personne, ici maintenant. Ce qui va me mobiliser tout de suite. Ainsi le DPA est très spécifique parce qu’il suppose cette prise en compte de l’expertise expérientielle de l’autre.

 

Les défis de l’accompagnement palliatif. Vidéo de Marc Henri Soulet, 3ème partie.

Extrait vidéo n°3 de la conférence de Marc-Henry Soulet

Dernière partie et conclusion de la conférence du 30 septembre 2016 à Marseille.

Marc-Henry Soulet : sociologue, professeur à l’Université de Fribourg, titulaire de la Chaire Sociologie, politiques sociales et travail social.

Les défis : 3 types de défis en accompagnement palliatif

1 – Défi professionnel

Toute une part du travail social qui n’est pas pédagogique, c’est une activité « diplomatique ».

  • Établir un pacte plus que construire un projet.
  • Tenir et faire tenir.
  • Co-définir les problèmes et co-construire les solutions.

2 – Défi institutionnel

Imaginer des dispositifs ouverts néanmoins cadrants.

  • Une bienveillance dispositive et des expérimentations contrôlées.
  • Des ressources non finalisées et des opportunités à saisir.
  • Des règles négociées et des contraintes consenties.

3 – Défi politique

Contenir le riques d’une institutionnalisation d’une vie bonne (quoique moindre) à côté.

  • Sécurisation sans stagnation
  • Politiques de la décence et intégration relative

Les ressorts de l’accompagnement palliatif . Marc Henri Soulet, vidéo 1ère partie.

Extrait vidéo de la conférence de Marc-Henry Soulet

Conférence du 30 septembre 2016 à Marseille.

Marc-Henry Soulet : sociologue, professeur à l’Université de Fribourg, titulaire de la Chaire Sociologie, politiques sociales et travail social.

La redécouverte de l’accompagnement palliatif

Un postulat d’actantialité généralisée au sein des politiques sociales

Chacun est censé détenir des capacitées socialement signifiantes et socialement convertibles pour s’en sortir par une mobilisation de soi.

Mais empiriquement, ce postulat ne s’avère pas fondé. Nombre d’individus, en raison de leur trajectoire biographique comme de la nature des exigences du système socio-économique, ne peuvent, momentanément ou durablement, ressortir d’une logique de l’activation.

L’impasse des programmes d’insertion

  • Une modalité d’attente et d’entretien.
  • Une nasse plus qu’un sas.
  • Un compromis honorable pour faire de l’assistance sans l’avouer.
  • Le produit des dispositifs d’insertion n’est pas majoritairement l’insertion.

Aujourd’hui il est impossible de faire l’économie de se pencher sur les « restes » de l’insertion.

L’immotilité et l’immobilité invitent à reconnaître un autre paradigme d’intervention.

Ce n’est pas un problème de mise en mouvement qui caractérise certains individus, mais un problème d’arrimage. Ce n’est pas seuleemnt la prefectibilité qui doit être au centre de l’intervention mais aussi la vulnérabilité.

À côté d’un accompagnement promotionnel, il est nécessaire de prendre en considération une autre forme d’accompagnement.

Yann Le Bossé : l’hypothèse des carences et le grand soir

Deux approches :

  1. L’approche par les carences
  2. L’approche par le grand soir

Extrait des paroles de Yann Le Bossé :

Quand on regarde l’histoire des pratiques sociales, on remarque qu’elles sont très influencées par les gens qui ont contribué à leur création, c’est à dire le milieu médical, la psychiatrie etc… Or le milieu médical, la logique médicale fait que lorsqu’elle intervient c’est parce qu’il y a un problème, une carence quelque part. Qu’elle soit alimentaire, qu’elle soit  respiratoire ou autre.

Dans les approches qui ont été développées traditionnellement on est parti de cette hypothèse implicite : si les gens ont des difficultés dans leur vie, c’est par qu’il leur manque quelque chose. Des compétences, une enfance correcte, des relations harmonieuses, des comportements adéquats etc… Bref il y a quelque chose qui ne va pas et qu’il faut corriger avec la corollaire que si l’on a corrigé correctement la carence, il n’y a plus de problème social. Ça évacue complètement l’idée de l’impact de l’organisation de la société et de la distribution des ressources. Pour pouvoir m’affranchir d’une situation il faut à la fois que les conditions personnelles et structurelles soient réunies. Les conditions structurelles sont donc importantes, cela ne se résume pas à des carences personnelles.

Les ressources à elles toutes seules ne parviendront pas  forcément à résoudre les problèmes puisqu’il y a aussi la façon individuelle dont les personnes vivent la situation. Donc chacun doit faire un chemin personnel. L’hypothèse des carences et une conception philosophique qui attribue aux personnes en difficulté l’entière responsabilité de la solution.

 

Pouvoir d’agir : définition

Développement du Pouvoir d’Agir : définition

Yann Le Bossé donne une définition du Développement du Pouvoir d’Agir (DPA.)

Définir le pouvoir d’agir comme un processus de gain de contrôle

C’est un processus qui débouche sur un résultat. C’est un processus de gain de contrôle sur ce qui est important pour soi, ses proches ou la collectivité à laquelle on s’identifie.

Pouvoir d'agir : définition

Donc c’est la possibilité de pouvoir réguler les éléments de sa vie. C’est cela que veut dire le mot « contrôle « : avoir un impact sur ce qui nous arrive, faire en sorte de ne pas tomber dans l’impuissance, une façon aussi de reprendre sa vie en mains. Mais on ne l’entend pas en terme de responsabilité.

Pouvoir d’agir et devoir d’agir

Il ne faut pas confondre développement du pouvoir d’agir et développement du devoir d’agir.  Le devoir d’agir, c’est quelqu’un qui vous dit que vous devez faire des choses et ce n’est généralement pas ce qui est important pour nous mais c’est qui est important pour lui. Il s’agit d’une prescription.  Comme on prescrit des médicaments, on vous prescrit de vous réinsérer, de vous diplômer, de vous former etc…

Le développement du pouvoir d’agir c’est ne pas simplement s’agiter ou être actif mais être acteur acteur sur ce qui est important pour soi. Si ce n’est pas important pour soi ce n’est pas du développement du pouvoir d’agir. Pour soi, tout seul, pour soi et ses proches ou pour soi et la collectivité ou le groupe, la communauté à laquelle on s’identifie.

 

 

« Pouvoir d’agir : définition » sur YouTube

Posture et DPA

Yann Le Bossé traite de la posture et du Développement du Pouvoir d’Agir (DPA.)

Du rôle de prescripteur à celui de passeur.

On passe du rôle de prescripteur à celui de passeur : du rôle de prescripteur au changement structurel à la fonction d’agent de changement.

On va devenir un facilitateur… un créateur des possibles, quelqu’un qui va permettre, faire en sorte que ce qui est perçu comme difficile à réaliser pour la personne devienne possible pour cette personne ou pour ce groupe ou pour cette collectivité.

Le passeur fait son travail et vous continuerez votre chemin

J’aime bien l’image du passeur qui a l’avantage de montrer, que lorsque vous passez un moment difficile, c’est comme quand vous passez une rivière agitée et qu’il y a un passeur pour vous aider à passer. Il ne vous demande pas d’où vous venez, donc il ne vous fait pas un récapitulatif de vos carences. Le passeur ne vous demande pas où vous allez. Il ne se mêle pas de l’endroit où vous allez. Il fait juste en sorte que cet obstacle que vous avez devant vous soit dépassé.

Donc il va vous aider à traverser et une fois qu’il vous aura aidé à traverser, il aura fait son travail et vous continuerez votre chemin. C’est tout à fait l’idée de posture dans laquelle on se trouve.

Le passeur optimise les conditions environnementales

Mais il faudrait rajouter pour être plus précis qu’il va également :

  • s’arranger pour que les conditions environnementales permettent à la rivière d’être en santé soient maintenues,
  • faire en sorte que les berges soient entretenues,
  • faire que le bateau soit en bon état
  • et que les ressources nécessaires à son travail et au voyage des personnes (qu’elles aient un repas en arrivant par exemple) soient réunies.